[Bda] A faire suivres aux patrons..

Gregory Giannoni sand at narguile.org
Thu Oct 2 14:00:36 CEST 2003


http://fr.news.yahoo.com/031002/7/3fa77.html

Services web: pourquoi Microsoft fait fausse route avec .NET

Opinion - Réunis lors d'une conférence à New York sur l'interopabilité des services web, Bill Gates et Steve Mills, le general manager d'IBM, ont prôné la création de standards communs. Mais .NET est-il vraiment à la hauteur de ces ambitions?

IBM et Microsoft réunis côte à côte sur la même tribune? Voilà un couple plutôt mal assorti?

Contrairement à IBM, Microsoft est à la traîne lorsqu'il s'agit d'aider les clients à utiliser les standards de manière productive et rentable. Même lorsque les deux entreprises se sont retrouvées côte à côte pour parler de l?interopérabilité des services web, il manquait clairement quelque chose au camp Microsoft.

Les deux sociétés ont certes travaillé en étroite collaboration pour développer et promouvoir un nombre considérable de standards clés, dont l'impact sur les entreprises se fera sentir pendant longtemps encore. Néanmoins, aussi bonnes qu?elles soient, des spécifications ne présentent que peu d?intérêt pour les équipes informatiques qui doivent les combiner pour créer des solutions fonctionnelles. C'est là que les services web entrent en piste.

En matière de services web, l'approche de la firme de Redmond mène à une impasse; elle se base sur des systèmes fermés 100 % Windows, qui emprisonnent les clients dans un modèle informatique unique. Ils n'ont pas la liberté de choisir le meilleur matériel ou système d'exploitation. Que deviennent alors les millions d'utilisateurs qui ont recours à des plates-formes autres que Microsoft, telles que des mainframes, Unix ou Linux?

Contrairement à ce qu'affirme Microsoft, des "standards ouverts" ne signifie pas nécessairement des "environnements ouverts". Selon le P-DG de Microsoft Steve Ballmer, .NET,en tant que plate-forme de développement de services web, présente l?avantage d?offrir une connectivité XML (Extensible Markup Language) étendue aux clients et serveurs. Cette vision simpliste pose cependant un problème: alors que les services web et le XML abolissent les barrières lorsqu'ils sont utilisés avec des standards ouverts, .NET en crée sournoisement de nouvelles en favorisant la dépendance des clients à un fournisseur spécifique.

Au final, .NET va à l'encontre de l'objectif de standards ouverts, car les produits Microsoft ne sont ouverts que dans la mesure où vous développez des applications grâce à la plate-forme Windows. Pour moi, cela ne veut pas dire "l?environnement est ouvert", mais plutôt "bienvenue dans un nouvel environnement Microsoft qui est tout sauf ouvert".

Avec les environnements propriétaires, les entreprises n'ont pas l'opportunité de choisir les solutions les meilleures et les plus adaptées à l'environnement spécifique de leur industrie. Prenons l'exemple des sociétés de services financiers qui ont besoin de services web pour relier des systèmes disparates dans un environnement sécurisé. Compte tenu du passé tumultueux de Microsoft en matière de failles de sécurité, je détesterais l'idée que ma banque puisse ne serait-ce qu'envisager de passer complètement à .Net.

Contrairement au middleware J2EE, .NET se contente essentiellement de relier des informations aux machines de bureau sous Windows. Or, les entreprises n'en sont plus à simplement connecter des applications; à présent, elles ont aussi besoin de logiciels capables de gérer des transactions volumineuses et tous les types de données client. Elles doivent intégrer des processus métier complexes et automatiser la gestion des environnements informatiques de manière centralisée. Autant de domaines dans lesquels Microsoft ne répond toujours pas aux attentes.

De plus, en prétendant que la plate-forme de services web de .NET permet aux clients d'économiser de l'argent, Microsoft trompe son monde. L'investissement de départ est certes attractif, mais lorsque le travail de développement débutera, à combien s?élèvera la facture? Selon un récent rapport de la société d?études Gartner, les entreprises qui prévoient de migrer leurs anciens programmes vers .NET, peuvent s'attendre à payer entre 40 et 60 % du coût de développement des programmes en premier lieu.

Vous pouvez bien sûr bâtir la plate-forme de services web de votre société grâce à .NET, si cela ne vous dérange pas de jeter par la fenêtre des dizaines d'années d'investissements dans vos applications existantes. Par exemple, des entreprises utilisent chaque jour des systèmes CICS pour traiter quelque 30 milliards de transactions, qui représentent la coquette somme de mille milliards de dollars. Elles ne peuvent pas se permettre de supprimer une telle puissance de traitement; elles recherchent plutôt des moyens de l'exploiter pour d'autres applications. Toutefois, si ces entreprises devaient investir dans .NET, il vaut mieux qu?elles se préparent à renoncer à cette puissance, car Host Integration Server de Microsoft n'offre qu'un accès limité aux systèmes CICS sur mainframes.

Bien d'autres raisons expliquent pourquoi .NET est dans une impasse en tant que plate-forme de développement et de déploiement de services web. Les clients se heurtent à son évolutivité limitée, au changement constant du calendrier de lancement des produits .Net, et à une migration sur cinq ou six ans, pour n'en citer que quelques-unes.

Microsoft ne semble cependant pas réaliser que, pour être ouvert, il ne suffit pas simplement de prendre part à des organismes de standardisation ou de se placer aux côtés d'IBM. Le géant de Redmond persiste à utiliser les standards de services web pour développer des applications 100 % Windows et inciter ses partenaires à en faire autant. Il continue de faire passer .NET pour la meilleure plate-forme de services web "interopérables", même si elle n'est pas vraiment ouverte.

Windows domine le marché des systèmes pour ordinateurs de bureau, et nombre d'entre nous continuerons à l'utiliser sur nos machines. Je suppose que cela explique pourquoi IBM a souhaité démontrer son interopérabilité avec Microsoft lors de la présentation qui a eu lieu à New York le 17 septembre dernier. Toutefois, Microsoft ne parviendra pas nécessairement à transposer sa prédominance aux services web, étant donné qu'il existe de meilleures alternatives.

Les clients qui cherchent à adopter une plate-forme de services web réellement interopérable doivent y réfléchir à deux fois avant de se jeter dans les bras pas vraiment ouverts que leur tend .NET.


* Bob Cancilla gère depuis 30 ans des projets de développement de systèmes de grande envergure, tant pour de grandes entreprises d?assurance que pour des petits éditeurs de logiciels indépendants. Il utilise la technologie internet AS/ 400 depuis sa mise sur le marché, et est le directeur et cofondateur du site spécialisé Ignite/400, consacré aux produits IBM.

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